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Trois grandes catégories de couverts utilisés en Agriculture de Conservation des Sols :

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Les couverts d’été ou interculture courte, avec une culture d’automne

Association entre une ou plusieurs céréales et un ou plusieurs protéagineux.

Afin de semer leurs céréales à l’automne, les agriculteurs profitent de la période estivale pour couvrir leur sol, dans le but de le protéger des fortes températures (et donc de diminuer l’évaporation d’eau des sols),  de maintenir une bonne structure de sol, de limiter le salissement des parcelles, d’apporter de l’azote à la culture suivante ou encore augmenter l’activité biologique des sols. Certains couverts à forte biomasse (sorgho, tournesol, …) sont mis en place pour augmenter la matière organique des sols et tous les autres effets qui en découlent.

La réussite de ces couverts est néanmoins très aléatoire. Certains agriculteurs innovent alors dans les techniques d’implantation (semis à la volée dans la culture, semis sous la coupe de la moissonneuse, semis direct le jour de la récolte…), quand d’autres utilisent les repousses de culture pour constituer la base de leur couvert (colza par exemple). L’irrigation sécurise ce type de couvert, notamment pour des couverts recherchant une forte biomasse tels que le sorgho.

Les couverts en interculture longue, avant une culture semée au printemps

Les couverts hivernaux sont plus simples à réussir. Durant leur croissance, ils vont consommer l’azote du sol, minéralisé à l’automne.

Dans le cas de légumineuses présents dans le mélange, ils fixeront de l’azote atmosphérique pour le restituer à la culture suivante (https://methode-merci.fr/)). Cette couverture va également diminuer les risques d’érosion, tout en augmentant régulièrement les stocks de matière organique des sols. Les espèces utilisées seront donc différentes de celles utilisées en interculture courte car adaptées à des cycles automnaux et hivernaux (essentiellement céréales et protéagineux, crucifères, seigle, féverole, vesce…).

Attention, le maintien de ce couvert implique un fonctionnement différent du sol et de la dynamique des éléments fertilisants : forte mobilisation par la biomasse microbienne, faible minéralisation du fait de l’absence de travail du sol et surtout un épuisement de la réserve hydrique par asséchement. Il est donc très fréquent d’observer une faim d’azote, une perte de pieds ou une croissance limitée, qui ne sont pas sans conséquence sur la réussite de la culture suivante.

Pour une interculture pouvant dépasser fréquemment 8 mois, on observe de plus en plus, la mise en place de 2 couverts végétaux successifs : un couvert d’été puis un couvert d’hiver qui peut être récolté en culture dérobée.

La couverture permanente des sols : l’étape ultime

L’objectif de cette technique est de maintenir une légumineuse pérenne (trèfle, luzerne, lotier, sainfoin…) sous la culture et de la laisser se développer en interculture.

Ces systèmes de culture sont plus compliqués à gérer mais sont très avantageux en agriculture de conservation des sols. Les couverts ne sont pas à réimplanter tous les ans et cela limite ainsi les coûts et les risques d’échecs (une fois en place). Le mode d’implantation, le choix des légumineuses (espèce, dormance, etc.) et sa régulation durant la rotation, ainsi que la maîtrise du salissement, sont des enjeux majeurs rendant sa mise en œuvre difficile voir impossible en bio sur la durée.

De plus, en zone séchante, le risque de concurrence pour l’eau est encore plus élevé. Du fait de leurs caractéristiques (légumineuses), ces couverts sont de vrais puits à azote et peuvent donc apporter énormément de performances économiques et environnementales aux systèmes cultivés.